Lot n° : 202 | Estimation : 3500 - 4000€
Amérique du Nord - TIMBERLAKE (Henry). Voyages du Lieutenant Henri Timberlake, qui fut chargé, dans l'année 1760, de conduire en Angleterre trois Sauvages de la Tribu des Cherokees ; renfermant des détails intéressans sur cette peuplade d'habitans du Nord de l'Amérique, sur leurs mœurs, leurs usages, leur forme de gouvernement, leurs principes religieux et politiques. Traduits de l'Anglais par J.B.L.J. BILLECOCQ. Paris, Imprimerie de Hautbout l'ainé, An V [1797].
In-18 de [1]-viii-187-[1] pp.
Première traduction française de l'édition originale anglaise (The memoirs of Lieut. Henry Timberlake…) publiée à Londres en 1765. Sans le frontispice.
Soldat de la milice de Virginie durant la guerre anglo-cherokee (1758-1761), le lieutenant Timberlake fut envoyé en mission, avec le sergent Thomas Sumter (qui monta l'expédition sur ses propres fonds), l'interprète John McCormack et un serviteur, auprès des Cherokees (dans l'actuel Tennessee) pour enterrer la hache de guerre. Après 3 semaines de voyage en canoé, parfois compliqué, sur la rivière Holston et la rivière Tennessee, les quatre hommes rejoignent le 20 décembre 1761 Tomotley où ils sont accueillis par le chef Ostenaco ("Mankiller"). Après avoir pris part aux cérémonies de paix, Timberlake et ses compagnons restèrent plusieurs semaines auprès des Cherokees permettant à ce dernier d'observer leur mode de vie et leurs traditions et d'établir une carte de la région (gravée dans l'édition originale anglaise). Devant les menaces imminentes de reprise du conflit, le groupe, escorté par Ostenaco et plusieurs guerriers indiens, reprend la route du retour vers la Virginie, qu'ils atteignent en avril 1762. Lors d'un dîner à Williamsburg (auquel assiste pour l'anecdote le jeune Thomas Jefferson, très marqué par la prestance du chef Ostenaco), Ostenaco exprime le souhait de rencontrer le roi d'Angleterre ; Timberlake et Sumter acceptent de l'accompagner à Londres, malgré les difficultés financières que représentent ce voyage pour eux (Sumter finira d'ailleurs ruiné et emprisonné pour dettes à son retour en Virginie, et sera finalement libéré à l'aide de son ami Joseph Martin). Les deux hommes partent pour Londres en mai 1762 avec Ostenaco et deux autres chefs cherokees Conocotocko ("Standing Turkey" ou Cunne Shote) et "Pouting Pigeon". L'arrivée des Cherokees en juin est une véritable attraction pour les Londoniens qui se massent pour les rencontrer. Les peintres Joshua Reynolds et Francis Parsons peignent les portraits de Ostenaco et Conocotocko et les trois chefs rencontrent le roi Georges III, avant de retourner en Amérique accompagné de Sumter (Timberlake restera en Angleterre) à la fin du mois d'août 1762. Ostenaco mourra en 1780 dans la maison de son petit-fils, Richard Timberlake, le fils d'Henry Timberlake et de la fille d'Ostenaco.
"Cette relation donne des renseignements très intéressants sur cette importante tribu des Chérokées ; à la fin on trouve la traduction du chant de guerre de ces Indiens", Chadenat.
D'une insigne rareté. (Sabin, 95837 ; Chadenat 16400 ; Field, Indian bibliography, 1553 pour l'édition originale anglaise ; Devaines, Mélanges de littérature, 1804, II, 82-95.)
Relié à la suite : MATTHEWS (John), Voyage à la Rivière de Sierra-Leone sur la côte d'Afrique, contenant une relation du commerce, des productions, des coutumes, tant civiles que religieuses, et des mœurs des habitans, par Jonh(sic) Matthews, Lieutenant de Vaisseau du Roi ; écrit durant son séjour dans cette contrée, pendant 1785, 1786 et 1787, avec une lettre sur la Traite des Nègres. Traduit de l'anglais par BELLART. Paris, Hautbout aîné, An V [1797].
In-18 de [2] ff.-183 pp.
Première édition de la traduction française. Frontispice représentant une "vue de la rivière de Sierra-Leone et du Rivage Nord, appelé par les naturels Rivage de Bullam, prise de la montagne St-George, où fut formé l'établissement de nègres libres en 1787".
"M. Matthews ne parle point de la colonie de Sierra Leone sous son rapport philanthropique. Ses lettres, au contraire, sont écrite dans le sens d'un négociant occupé de la traite. Il emploie même dans les deux dernières tout ce que le raisonnement peut enfanter de plus spécieux en faveur de cet infâme trafic. [.] L'intéressant était que la contrée où est placée la colonie de Sierra Leone, fût bien décrite et que l'on en connût la commodité et l'incommodité, les richesses naturelles, les rivières qui l'arrosent, la nature du sol, ses productions spontanées, le parti que peut en tirer l'industrie éclairée, les facilités que le commerce peut s'y promettre, le caractère, les mœurs, la religion, le gouvernement des naturels qui l'habitent. Or M. Matthews qui y a fait un séjour de près de trois ans en 1785, 1786 & 1787 est de tous les voyageurs qui en ont donné des relations celui qui paroît avoir le mieux observé & qui a fait sur tous ces objets les recherches les plus étendues." L'Esprit des journaux français et étrangers, XXVIe année, 1797, tome I, 141-142.
Veau blond, dos lisse orné, p. de titre (reliure de l'époque).
Voir n°184
Lot n° : 202
Retiré
Amérique du Nord - TIMBERLAKE (Henry). Voyages du Lieutenant Henri Timberlake, qui fut chargé, dans l'année 1760, de conduire en Angleterre trois Sauvages de la Tribu des Cherokees ; renfermant des détails intéressans sur cette peuplade d'habitans du Nord de l'Amérique, sur leurs mœurs, leurs usages, leur forme de gouvernement, leurs principes religieux et politiques. Traduits de l'Anglais par J.B.L.J. BILLECOCQ. Paris, Imprimerie de Hautbout l'ainé, An V [1797].
In-18 de [1]-viii-187-[1] pp.
Première traduction française de l'édition originale anglaise (The memoirs of Lieut. Henry Timberlake…) publiée à Londres en 1765. Sans le frontispice.
Soldat de la milice de Virginie durant la guerre anglo-cherokee (1758-1761), le lieutenant Timberlake fut envoyé en mission, avec le sergent Thomas Sumter (qui monta l'expédition sur ses propres fonds), l'interprète John McCormack et un serviteur, auprès des Cherokees (dans l'actuel Tennessee) pour enterrer la hache de guerre. Après 3 semaines de voyage en canoé, parfois compliqué, sur la rivière Holston et la rivière Tennessee, les quatre hommes rejoignent le 20 décembre 1761 Tomotley où ils sont accueillis par le chef Ostenaco ("Mankiller"). Après avoir pris part aux cérémonies de paix, Timberlake et ses compagnons restèrent plusieurs semaines auprès des Cherokees permettant à ce dernier d'observer leur mode de vie et leurs traditions et d'établir une carte de la région (gravée dans l'édition originale anglaise). Devant les menaces imminentes de reprise du conflit, le groupe, escorté par Ostenaco et plusieurs guerriers indiens, reprend la route du retour vers la Virginie, qu'ils atteignent en avril 1762. Lors d'un dîner à Williamsburg (auquel assiste pour l'anecdote le jeune Thomas Jefferson, très marqué par la prestance du chef Ostenaco), Ostenaco exprime le souhait de rencontrer le roi d'Angleterre ; Timberlake et Sumter acceptent de l'accompagner à Londres, malgré les difficultés financières que représentent ce voyage pour eux (Sumter finira d'ailleurs ruiné et emprisonné pour dettes à son retour en Virginie, et sera finalement libéré à l'aide de son ami Joseph Martin). Les deux hommes partent pour Londres en mai 1762 avec Ostenaco et deux autres chefs cherokees Conocotocko ("Standing Turkey" ou Cunne Shote) et "Pouting Pigeon". L'arrivée des Cherokees en juin est une véritable attraction pour les Londoniens qui se massent pour les rencontrer. Les peintres Joshua Reynolds et Francis Parsons peignent les portraits de Ostenaco et Conocotocko et les trois chefs rencontrent le roi Georges III, avant de retourner en Amérique accompagné de Sumter (Timberlake restera en Angleterre) à la fin du mois d'août 1762. Ostenaco mourra en 1780 dans la maison de son petit-fils, Richard Timberlake, le fils d'Henry Timberlake et de la fille d'Ostenaco.
"Cette relation donne des renseignements très intéressants sur cette importante tribu des Chérokées ; à la fin on trouve la traduction du chant de guerre de ces Indiens", Chadenat.
D'une insigne rareté. (Sabin, 95837 ; Chadenat 16400 ; Field, Indian bibliography, 1553 pour l'édition originale anglaise ; Devaines, Mélanges de littérature, 1804, II, 82-95.)
Relié à la suite : MATTHEWS (John), Voyage à la Rivière de Sierra-Leone sur la côte d'Afrique, contenant une relation du commerce, des productions, des coutumes, tant civiles que religieuses, et des mœurs des habitans, par Jonh(sic) Matthews, Lieutenant de Vaisseau du Roi ; écrit durant son séjour dans cette contrée, pendant 1785, 1786 et 1787, avec une lettre sur la Traite des Nègres. Traduit de l'anglais par BELLART. Paris, Hautbout aîné, An V [1797].
In-18 de [2] ff.-183 pp.
Première édition de la traduction française. Frontispice représentant une "vue de la rivière de Sierra-Leone et du Rivage Nord, appelé par les naturels Rivage de Bullam, prise de la montagne St-George, où fut formé l'établissement de nègres libres en 1787".
"M. Matthews ne parle point de la colonie de Sierra Leone sous son rapport philanthropique. Ses lettres, au contraire, sont écrite dans le sens d'un négociant occupé de la traite. Il emploie même dans les deux dernières tout ce que le raisonnement peut enfanter de plus spécieux en faveur de cet infâme trafic. [.] L'intéressant était que la contrée où est placée la colonie de Sierra Leone, fût bien décrite et que l'on en connût la commodité et l'incommodité, les richesses naturelles, les rivières qui l'arrosent, la nature du sol, ses productions spontanées, le parti que peut en tirer l'industrie éclairée, les facilités que le commerce peut s'y promettre, le caractère, les mœurs, la religion, le gouvernement des naturels qui l'habitent. Or M. Matthews qui y a fait un séjour de près de trois ans en 1785, 1786 & 1787 est de tous les voyageurs qui en ont donné des relations celui qui paroît avoir le mieux observé & qui a fait sur tous ces objets les recherches les plus étendues." L'Esprit des journaux français et étrangers, XXVIe année, 1797, tome I, 141-142.
Veau blond, dos lisse orné, p. de titre (reliure de l'époque).
Voir n°184