Lot n° : 236 | Estimation : 220 - 250€
[Procès ENFANTIN]. Religion saint-simonienne. Procès en police correctionnelle, le 19 octobre 1832. Avec le portrait du Père, d'après un médaillon de M. Caunois, et celui de H. Fournel, d'après M. Decaine. Paris, à la librairie saint-simonienne, et chez Johanneau [Imprimerie de Carpentier-Méricourt], 1832.
In-8 de [2] ff. n. ch., 105 pp., un f. n. ch. d'errata, avec deux portraits-frontispices lithographiés, demi-chagrin fauve, dos à nerfs, coins en vélin vert, tranches mouchetées (reliure de l'époque). Coiffe inférieure frottée, coins abîmés, abondantes rousseurs.
Tirage à 1500 exemplaires. Ce recueil regroupe la publication officieuse saint-simonienne des deux procès successifs du père Enfantin et de ses disciples, en inversant l'ordre de tenue.
Relié à la suite : Religion saint-simonienne. Procès en la Cour d'assises de la Seine, les 27 et 28 août 1832. Paris, à la librairie saint-simonienne, et chez Johanneau [Imprimerie de Carpentier-Méricourt], 1832, 405 pp., avec deux portraits lithographiés. Tirage à 1000 exemplaires.
Prosper Enfantin (1796-1864), dit le Père Enfantin, issu d’une famille aisée mais marquée par la faillite paternelle, fit des études brillantes avant d’intégrer Polytechnique, puis travailla dans le commerce et voyagea en Europe, développant ses idées économiques. De retour en France, il rencontra Olinde Rodrigues et devint un disciple majeur du saint-simonisme, cofondant le journal Le Producteur pour diffuser cette doctrine, tout en s’imposant comme un leader du mouvement.
En 1828, Enfantin devient « Père suprême » du mouvement saint-simonien, renforçant son rôle religieux et politique aux côtés de Bazard. En 1830, après la Révolution de Juillet, ses idées radicales sur la réforme sociale et la libération sexuelle provoquent un schisme avec ses alliés, le poussant à se retirer avec ses partisans à Ménilmontant.
En 1832, Enfantin et une quarantaine de fidèles se retirent dans une maison héritée à Ménilmontant, imposant un célibat provisoire aux membres sauf à lui-même, tout en préparant son œuvre majeure, le Livre nouveau. Leur communauté attire l’attention des autorités, conduisant à leur procès pour atteinte à la morale ; Enfantin est emprisonné mais entretient une correspondance active et noue de nouveaux contacts pendant sa détention.
Gracié en 1833, Enfantin part en Orient pour chercher « la Mère », femme-messie qui formerait avec lui un « couple-prêtre » unissant Occident et Orient, et participe à des projets comme le canal de Suez, avant de revenir en France en 1836. Il se consacre ensuite aux chemins de fer et à la promotion du canal, tout en développant ses théories philosophiques, jusqu’à sa mort en 1864.
Lot n° : 236
Estimation : 220 - 250 €
[Procès ENFANTIN]. Religion saint-simonienne. Procès en police correctionnelle, le 19 octobre 1832. Avec le portrait du Père, d'après un médaillon de M. Caunois, et celui de H. Fournel, d'après M. Decaine. Paris, à la librairie saint-simonienne, et chez Johanneau [Imprimerie de Carpentier-Méricourt], 1832.
In-8 de [2] ff. n. ch., 105 pp., un f. n. ch. d'errata, avec deux portraits-frontispices lithographiés, demi-chagrin fauve, dos à nerfs, coins en vélin vert, tranches mouchetées (reliure de l'époque). Coiffe inférieure frottée, coins abîmés, abondantes rousseurs.
Tirage à 1500 exemplaires. Ce recueil regroupe la publication officieuse saint-simonienne des deux procès successifs du père Enfantin et de ses disciples, en inversant l'ordre de tenue.
Relié à la suite : Religion saint-simonienne. Procès en la Cour d'assises de la Seine, les 27 et 28 août 1832. Paris, à la librairie saint-simonienne, et chez Johanneau [Imprimerie de Carpentier-Méricourt], 1832, 405 pp., avec deux portraits lithographiés. Tirage à 1000 exemplaires.
Prosper Enfantin (1796-1864), dit le Père Enfantin, issu d’une famille aisée mais marquée par la faillite paternelle, fit des études brillantes avant d’intégrer Polytechnique, puis travailla dans le commerce et voyagea en Europe, développant ses idées économiques. De retour en France, il rencontra Olinde Rodrigues et devint un disciple majeur du saint-simonisme, cofondant le journal Le Producteur pour diffuser cette doctrine, tout en s’imposant comme un leader du mouvement.
En 1828, Enfantin devient « Père suprême » du mouvement saint-simonien, renforçant son rôle religieux et politique aux côtés de Bazard. En 1830, après la Révolution de Juillet, ses idées radicales sur la réforme sociale et la libération sexuelle provoquent un schisme avec ses alliés, le poussant à se retirer avec ses partisans à Ménilmontant.
En 1832, Enfantin et une quarantaine de fidèles se retirent dans une maison héritée à Ménilmontant, imposant un célibat provisoire aux membres sauf à lui-même, tout en préparant son œuvre majeure, le Livre nouveau. Leur communauté attire l’attention des autorités, conduisant à leur procès pour atteinte à la morale ; Enfantin est emprisonné mais entretient une correspondance active et noue de nouveaux contacts pendant sa détention.
Gracié en 1833, Enfantin part en Orient pour chercher « la Mère », femme-messie qui formerait avec lui un « couple-prêtre » unissant Occident et Orient, et participe à des projets comme le canal de Suez, avant de revenir en France en 1836. Il se consacre ensuite aux chemins de fer et à la promotion du canal, tout en développant ses théories philosophiques, jusqu’à sa mort en 1864.