Lot n° : 271 | Estimation : 1800 - 2000€
DAUDET (Léon). La Guerre Totale. [MANUSCRIT]. Sl, 1918.
In-folio de 32 lignes sur belle page d'1 feuillet de titre et 170 ff., maroquin bleu janséniste, doublures en maroquin rouge encadrés d'un triple filet doré, gardes moirées et dominotées, dos à nerfs, non rogné, étui (Semet & Plumelle).
Manuscrit autographe daté 27 mars 1918 signé Léon Daudet.
Première apparition de l'expression "Guerre totale" qui fera florès au XXe siècle, définie ainsi par l'auteur dans son essai éponyme publié en 1918 : « C'est l'extension de la lutte, dans ses phases aiguës comme dans ses phases chroniques, aux domaines politique, économique, commercial, industriel, intellectuel, juridique et financier. Ce ne sont pas seulement les armées qui se battent, ce sont aussi les traditions, les institutions, les coutumes, les codes, les esprits et surtout les banques. L'Allemagne a mobilisé dans tous ces plans, sur tous ces points. Elle s'est livrée à un débordement de propagande, toujours acharnée, parfois intelligente, parfois stupide, rarement inutile. Elle a constamment cherché, au-delà du front militaire, la désorganisation matérielle et morale du peuple qu'elle attaquait. Elle a poursuivi, pendant les hostilités, en l'intensifiant son programme d'exploitation de l'espionnage et de la trahison, qui était celui de l'avant-guerre. »
En 1918, Léon Daudet, dirigeant de L'Action Française, poursuit sa violente campagne nationaliste et antisémite en dénonçant dans ses écrits un prétendu complot germano-juif responsable de la défaite française, s’appuyant notamment sur l’affaire du Bonnet Rouge, journal pacifiste devenu antimilitariste. Cette affaire, liée à des financements étrangers et à des figures politiques comme Caillaux, nourrit les accusations de trahison relayées par Daudet, qui poursuivra ses attaques dans plusieurs ouvrages jusqu’en 1920.
Dernière copie manuscrite encore retouchée par l'auteur, Léon Daudet a disposé dans son texte de nombreuses coupures de presse et des passages tapuscrits que l'éditeur a intégralement reproduits dans la publication de 1918 (pagination et notes éditoriales au crayon bleu) ; en revanche, trois passages furent censurés (pages 118, 123 et 129 de l'imprimé) relatifs à l'ambassade d'Allemagne, "aux services de Mr. Malvy à la Sureté Générale et à la Préfecture de police" (feuillets manuscrits 82, 85 et 88).
Joints : 2 bustes gravés de Léon Daudet sur feuilles volantes 1. daté 1926, gravé par André de Székély de Doba (peintre hongrois, 1877-1945) 2. au crayon, signé Pazzi (22 x 28 cm, Ruggero Pazzi 1927-2010), peintre, sculpteur et graveur italien. Dos très légèrement passé.
Lot n° : 271
Estimation : 1800 - 2000 €
DAUDET (Léon). La Guerre Totale. [MANUSCRIT]. Sl, 1918.
In-folio de 32 lignes sur belle page d'1 feuillet de titre et 170 ff., maroquin bleu janséniste, doublures en maroquin rouge encadrés d'un triple filet doré, gardes moirées et dominotées, dos à nerfs, non rogné, étui (Semet & Plumelle).
Manuscrit autographe daté 27 mars 1918 signé Léon Daudet.
Première apparition de l'expression "Guerre totale" qui fera florès au XXe siècle, définie ainsi par l'auteur dans son essai éponyme publié en 1918 : « C'est l'extension de la lutte, dans ses phases aiguës comme dans ses phases chroniques, aux domaines politique, économique, commercial, industriel, intellectuel, juridique et financier. Ce ne sont pas seulement les armées qui se battent, ce sont aussi les traditions, les institutions, les coutumes, les codes, les esprits et surtout les banques. L'Allemagne a mobilisé dans tous ces plans, sur tous ces points. Elle s'est livrée à un débordement de propagande, toujours acharnée, parfois intelligente, parfois stupide, rarement inutile. Elle a constamment cherché, au-delà du front militaire, la désorganisation matérielle et morale du peuple qu'elle attaquait. Elle a poursuivi, pendant les hostilités, en l'intensifiant son programme d'exploitation de l'espionnage et de la trahison, qui était celui de l'avant-guerre. »
En 1918, Léon Daudet, dirigeant de L'Action Française, poursuit sa violente campagne nationaliste et antisémite en dénonçant dans ses écrits un prétendu complot germano-juif responsable de la défaite française, s’appuyant notamment sur l’affaire du Bonnet Rouge, journal pacifiste devenu antimilitariste. Cette affaire, liée à des financements étrangers et à des figures politiques comme Caillaux, nourrit les accusations de trahison relayées par Daudet, qui poursuivra ses attaques dans plusieurs ouvrages jusqu’en 1920.
Dernière copie manuscrite encore retouchée par l'auteur, Léon Daudet a disposé dans son texte de nombreuses coupures de presse et des passages tapuscrits que l'éditeur a intégralement reproduits dans la publication de 1918 (pagination et notes éditoriales au crayon bleu) ; en revanche, trois passages furent censurés (pages 118, 123 et 129 de l'imprimé) relatifs à l'ambassade d'Allemagne, "aux services de Mr. Malvy à la Sureté Générale et à la Préfecture de police" (feuillets manuscrits 82, 85 et 88).
Joints : 2 bustes gravés de Léon Daudet sur feuilles volantes 1. daté 1926, gravé par André de Székély de Doba (peintre hongrois, 1877-1945) 2. au crayon, signé Pazzi (22 x 28 cm, Ruggero Pazzi 1927-2010), peintre, sculpteur et graveur italien. Dos très légèrement passé.