Lot n° : 287 | Estimation : 1800 - 2000€
JACOB-PETIT. [Ensemble de 10 aquarelles contrecollées sur papier fort, accompagnées de notices manuscrites sur papier in-16]. [Paris], (c. 1860-1865).
In-8 emboîtage de plein chagrin noir, sur le recto armes dorées frappées sur la partie inférieure, "N" doré sur la partie supérieure, aigles impériales dorées en écoinçon.
Ensemble original de petites aquarelles d'environ 23 x 14 cm, non datées, certaines sont signées "Jacob Petit" et toutes sont accompagnées de légendes autographes sur papiers volants (Un camp sous l'orage. Montage des tentes. Excavation d'un fossé par les troupes du génie. Convoi d'artillerie. Approche de l'artillerie dans une guerre de siège. Postes de sentinelles avancées dans un bois. Bataille contre les prussiens. Pièces de défense, a et b. Pièces de défense, a et b. Champ de bataille flanquée de tours.)
Les deux aquarelles techniques décrivent un projet de pièces de défense à meurtrières, modulables à volonté, avec leur système d'accroche. La série de scènes militaires illustrent les applications possibles en étudiant la pertinence de ce projet défensif, imaginé pour l'armée française. L'aspect pittoresque des vues est illustré soit par les soldats français habillés d'un des modèles des pantalons garance du Second Empire et portant le shako haut, soit des soldats prussiens répétant à l'envie les casques à pointes et l'acier (les tensions sont déjà fortes entre la Prusse et la France).
Élève de Gros, Jacob Petit dit Jacob-Petit, né à Paris en 1796 où il mourut en 1868 est en réalité un ornemaniste, homme d'entregents, et surtout artiste et industriel. Il travailla à partir de 1822 à la manufacture de Sèvres et en 1831 à la Manufacture de Fontainebleau dont il devient propriétaire. Il y introduisit plusieurs procédés nouveaux qui firent sa réputation en tant que céramiste.
Ces témoignages peints de Jacob-Petit, de son vrai nom Jacob Mardochée (il changera son patronyme pour celui de sa femme) sont assez rares. Même si sa formation fut des plus éclectiques Jacob-Petit symbolise avant tout pour le connaisseur les créations les plus folles de son époque (1831-1862) en termes de porcelaine d'ornement.
On ne peut qu'admirer dans ces aquarelles sa finesse d'exécution et ses talents de coloriste. Des tonalités chaudes et profondes, sa technique maîtrisée des camaïeux lui permettant de donner l'illusion d'un véritable tableau. Tout exprime la dextérité de l'artiste dont les couleurs resteront un des signes distinctifs pour sa porcelaine minutieuse.
EXEMPLAIRE DE L’EMPEREUR NAPOLÉON III, dans un étui frappé à ses armes. Le récipiendaire de ce travail est le Napoléon III libéral et interventionniste dont la vision saint-simonienne de l'industrie a été influencée par son conseiller Michel Chevalier. C'est ce dernier qui est le lien entre l'empereur et Jacob Petit, dont la réputation n'est plus à faire. Véritable entrepreneur, il est médaillé de l'Exposition des Produits de l'Industrie pour l'impulsion qu'il donne au commerce d'exportation. Pour Napoléon III, malgré "L'Empire, c'est la paix" en 1852, la politique extérieure belliqueuse est un formidable marché pour l'industrie, notamment du charbon et de l'acier. On peut donc supposer ici un appel à projets ou brevets d'invention dont Petit aurait illustré les possibilités afin de stimuler l'industrie tout en modernisant l'armée. Et on peut tout à fait rattacher ces aquarelles à l'Exposition universelle de 1867 que la France organisa.
(Tulard, Second Empire, 664. Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains.)
Lot n° : 287
Estimation : 1800 - 2000 €
JACOB-PETIT. [Ensemble de 10 aquarelles contrecollées sur papier fort, accompagnées de notices manuscrites sur papier in-16]. [Paris], (c. 1860-1865).
In-8 emboîtage de plein chagrin noir, sur le recto armes dorées frappées sur la partie inférieure, "N" doré sur la partie supérieure, aigles impériales dorées en écoinçon.
Ensemble original de petites aquarelles d'environ 23 x 14 cm, non datées, certaines sont signées "Jacob Petit" et toutes sont accompagnées de légendes autographes sur papiers volants (Un camp sous l'orage. Montage des tentes. Excavation d'un fossé par les troupes du génie. Convoi d'artillerie. Approche de l'artillerie dans une guerre de siège. Postes de sentinelles avancées dans un bois. Bataille contre les prussiens. Pièces de défense, a et b. Pièces de défense, a et b. Champ de bataille flanquée de tours.)
Les deux aquarelles techniques décrivent un projet de pièces de défense à meurtrières, modulables à volonté, avec leur système d'accroche. La série de scènes militaires illustrent les applications possibles en étudiant la pertinence de ce projet défensif, imaginé pour l'armée française. L'aspect pittoresque des vues est illustré soit par les soldats français habillés d'un des modèles des pantalons garance du Second Empire et portant le shako haut, soit des soldats prussiens répétant à l'envie les casques à pointes et l'acier (les tensions sont déjà fortes entre la Prusse et la France).
Élève de Gros, Jacob Petit dit Jacob-Petit, né à Paris en 1796 où il mourut en 1868 est en réalité un ornemaniste, homme d'entregents, et surtout artiste et industriel. Il travailla à partir de 1822 à la manufacture de Sèvres et en 1831 à la Manufacture de Fontainebleau dont il devient propriétaire. Il y introduisit plusieurs procédés nouveaux qui firent sa réputation en tant que céramiste.
Ces témoignages peints de Jacob-Petit, de son vrai nom Jacob Mardochée (il changera son patronyme pour celui de sa femme) sont assez rares. Même si sa formation fut des plus éclectiques Jacob-Petit symbolise avant tout pour le connaisseur les créations les plus folles de son époque (1831-1862) en termes de porcelaine d'ornement.
On ne peut qu'admirer dans ces aquarelles sa finesse d'exécution et ses talents de coloriste. Des tonalités chaudes et profondes, sa technique maîtrisée des camaïeux lui permettant de donner l'illusion d'un véritable tableau. Tout exprime la dextérité de l'artiste dont les couleurs resteront un des signes distinctifs pour sa porcelaine minutieuse.
EXEMPLAIRE DE L’EMPEREUR NAPOLÉON III, dans un étui frappé à ses armes. Le récipiendaire de ce travail est le Napoléon III libéral et interventionniste dont la vision saint-simonienne de l'industrie a été influencée par son conseiller Michel Chevalier. C'est ce dernier qui est le lien entre l'empereur et Jacob Petit, dont la réputation n'est plus à faire. Véritable entrepreneur, il est médaillé de l'Exposition des Produits de l'Industrie pour l'impulsion qu'il donne au commerce d'exportation. Pour Napoléon III, malgré "L'Empire, c'est la paix" en 1852, la politique extérieure belliqueuse est un formidable marché pour l'industrie, notamment du charbon et de l'acier. On peut donc supposer ici un appel à projets ou brevets d'invention dont Petit aurait illustré les possibilités afin de stimuler l'industrie tout en modernisant l'armée. Et on peut tout à fait rattacher ces aquarelles à l'Exposition universelle de 1867 que la France organisa.
(Tulard, Second Empire, 664. Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains.)