Lot n° : 382 | Estimation : 180 - 200€
[Antilles] - GERDE (Jean). Lettre autographe signée à Jean Mathieu de Cénac-Moncaut. La Branchoire Saint-Herblain, près de Nantes, 8 janvier 1789.
In-4 (24,3 x 19 cm) de 4 pp. sur une feuille double.
L’ouragan du 16 août 1788 à Saint-Domingue.
L’auteur de cette lettre était propriétaire d’une plantation caféière située dans la Plaine de Tête-à-Bœuf, sur la commune de Grand-Goâve, à environ 30 km au sud-ouest de Port-au-Prince. Dans une orthographe très approximative, il évoque d’abord les rigueurs de l’hiver et le prix élevé du froment, puis il relate un événement survenu dans la colonie :
« L’houragant s’et passé le 16 aoust dernié. Il a été plus désastrus que le tranblement de terre du 3 juin 70. Cepandant, le tranblement de terre fera toujour dresser les cheveus a celuy qui laura veu et qui san souviendra. Les deus tiers de la colonie a été ravagées, dis mille habitans ont perdu leur bien, mille ont perdu leur vie, le 18, depuis le petit goâve jusque au port au prince (15 lieues de distance). La cotte est couverte de cadavres, blancs, noiers et animeaux de toute espece, tous les batimans ranversé sur la cotte.
J’aves des miliers [de] café sur le navire le Sage de Bordeaux, il fut échoué sur des vases, il fut remis a flot, il set randu a bon por, le café vandu 22 l et 6, mes il man coutera douse a quinse cent livres en sus des fres ordinere atandu lévenement […]. D’apres nos conventions, mon fermié devet suporté tous les évenemens, il s’et néanmoins pourvu par un proces verbal, il y aura un règlement pour toute la colonie. Ma perte conciste a deus batimans ranvercé tous les otres découverts quatre mulets tues, toutes les plantations arachees ou bien andomagees. Si jen doies suporté la perte, elle hira a cent veint mille livres… ».
La suite de la lettre se rapporte à des questions personnelles ou familiales ; elle s’achève par des considérations politiques : « Notre ville et province ont fet beaucoup de demarches aupres de notre bon roy, pour que les etats géneraux soient tenus un peu plus avantageus pour le tiers ordre… ».
Son correspondant, Jean Mathieu de Cénac-Moncaut, était conseiller aux élus de l’élection de la ville et perche de Mirande (actuel département du Gers). Il était le père de Jean Pierre Cénac-Moncaut (1766-1840), député du Gers à la Chambre des Cent-Jours.
On joint, du même, le début d’une autre lettre (s.d., 2 pp. in-12 oblong).
(Références (pour l’habitation Gerde) : Liste des propriétaires de biens situés dans les colonies, Paris, imprimerie de la République, s.d. [an IV], p. 21. – Rouzier (Sémexant), Dictionnaire géographique et administratif universel d’Haïti illustré, t. II, Paris, imprimerie Charles Blot, s.d. [1892], p. 13.)
Lot n° : 382
Résultat à venir
[Antilles] - GERDE (Jean). Lettre autographe signée à Jean Mathieu de Cénac-Moncaut. La Branchoire Saint-Herblain, près de Nantes, 8 janvier 1789.
In-4 (24,3 x 19 cm) de 4 pp. sur une feuille double.
L’ouragan du 16 août 1788 à Saint-Domingue.
L’auteur de cette lettre était propriétaire d’une plantation caféière située dans la Plaine de Tête-à-Bœuf, sur la commune de Grand-Goâve, à environ 30 km au sud-ouest de Port-au-Prince. Dans une orthographe très approximative, il évoque d’abord les rigueurs de l’hiver et le prix élevé du froment, puis il relate un événement survenu dans la colonie :
« L’houragant s’et passé le 16 aoust dernié. Il a été plus désastrus que le tranblement de terre du 3 juin 70. Cepandant, le tranblement de terre fera toujour dresser les cheveus a celuy qui laura veu et qui san souviendra. Les deus tiers de la colonie a été ravagées, dis mille habitans ont perdu leur bien, mille ont perdu leur vie, le 18, depuis le petit goâve jusque au port au prince (15 lieues de distance). La cotte est couverte de cadavres, blancs, noiers et animeaux de toute espece, tous les batimans ranversé sur la cotte.
J’aves des miliers [de] café sur le navire le Sage de Bordeaux, il fut échoué sur des vases, il fut remis a flot, il set randu a bon por, le café vandu 22 l et 6, mes il man coutera douse a quinse cent livres en sus des fres ordinere atandu lévenement […]. D’apres nos conventions, mon fermié devet suporté tous les évenemens, il s’et néanmoins pourvu par un proces verbal, il y aura un règlement pour toute la colonie. Ma perte conciste a deus batimans ranvercé tous les otres découverts quatre mulets tues, toutes les plantations arachees ou bien andomagees. Si jen doies suporté la perte, elle hira a cent veint mille livres… ».
La suite de la lettre se rapporte à des questions personnelles ou familiales ; elle s’achève par des considérations politiques : « Notre ville et province ont fet beaucoup de demarches aupres de notre bon roy, pour que les etats géneraux soient tenus un peu plus avantageus pour le tiers ordre… ».
Son correspondant, Jean Mathieu de Cénac-Moncaut, était conseiller aux élus de l’élection de la ville et perche de Mirande (actuel département du Gers). Il était le père de Jean Pierre Cénac-Moncaut (1766-1840), député du Gers à la Chambre des Cent-Jours.
On joint, du même, le début d’une autre lettre (s.d., 2 pp. in-12 oblong).
(Références (pour l’habitation Gerde) : Liste des propriétaires de biens situés dans les colonies, Paris, imprimerie de la République, s.d. [an IV], p. 21. – Rouzier (Sémexant), Dictionnaire géographique et administratif universel d’Haïti illustré, t. II, Paris, imprimerie Charles Blot, s.d. [1892], p. 13.)