Lot n° : 292 | Estimation : 2200 - 2500€
LAS CASES (Louis de). Campagne de Crimée, 1853, 1854, 1855 [Sur le plat supérieur : ] Lettres de Crimée de Mr. le Vte de Las Cases, lieutenant de vaisseau. [MANUSCRIT]. Sl, sd (c. 1860).
In-4, titre (détaché), 202 pp., d'une écriture fine, régulière, extrêmement soignée (environ 25 lignes par page), présentant aussi des notes infra-paginales de la même main, des biffures et ajouts au crayon de bois semblent postérieurs à la rédaction, de même que quelques ajouts marginaux à l'encre d'une autre main, demi-chagrin Bradel vert, dos muet orné de filets à froid, encadrements de filets à froid sur les plats de toile chagrinée, titre en lettres dorées au centre du plat supérieur, tranches jaunes (reliure de l'époque). Plat supérieur un peu taché.
Manuscrit inédit, à la fois passionnant sur la participation de la marine aux opérations de la Guerre d'Orient en Crimée, et émouvant par sa composition : tout en effet laisse à penser qu'il forme la mise au propre en continu, par la mère de l'auteur, des lettres envoyées par son fils à sa famille pendant sa campagne. Comme elle survivra encore longtemps à la mort de ce dernier, ainsi que d'ailleurs à celle d'autres de ses enfants, cette mise par écrit revêt un caractère particulier ; et le don fait du livre à un petit-fils en accentue encore le caractère.
L'auteur, Louis de Las Cases (1821-1861), fils d'Adolphe de Las Cases (1782-1880) appartient à une branche de la famille du célèbre mémorialiste, sans que la parenté exacte puisse être déterminée facilement. Entré à l'École navale en 1837, Louis de Las Cases fut nommé lieutenant de vaisseau en 1848. C'est avec ce grade qu'il participa à la Guerre d'Orient sur le Iéna, sur lequel il avait déjà navigué en 1840.
L'ensemble de ces lettres fut à destination de ses proches, ses parents (mais surtout sa mère), et ses frères et sœurs, entre le 10 juin 1853 (Toulon, avant le départ) au 21 juillet 1855 (Hôpital des soeurs de la Charité, à Péra, avant le rapatriement sanitaire en métropole). Elles traitent de la navigation et des opérations militaires mais sont parsemées de nombreux détails familiaux ou intimes.
Le récit commence par le voyage vers les Dardanelles et les débuts de la campagne en Mer Noire, avant la déclaration officielle de guerre. Las Cases décrit ensuite la bataille de Sinope et l’attente diplomatique qui s’ensuit, jusqu’au début des opérations militaires détaillées à partir d’avril 1854. Il relate notamment le débarquement de septembre, la résistance russe à Sébastopol, et son propre service sur les navires Iéna puis Henri-IV. Blessé en février 1855, il termine sa correspondance pendant sa convalescence, interrompue par une grave dysenterie qui entraîne son rapatriement.
Est joint, sous le titre d'Appendice, un bifeuillet volant in-4, narrant les événements survenus après le retour de Louis de Las Cases malade à Toulon : il arriva en août 1855 dans le port, où il fut transféré à l'Hôpital militaire. Au bout de trois semaines, il fut ramené par son frère aîné Gaston à Paris, et il fut conduit dans la propriété familiale du Bordelais avec son frère Henri, jeune Saint-Cyrien agonisant. Ce dernier mourut le 18 octobre 1855.
Louis épousa ensuite en janvier 1856 Amélie de Monbadon. Il perdit la même année 1859 sa soeur Sidonie et son épouse, puis en 1860 son beau-père. Enfin, appelé à faire partie de l'expédition du Mexique, sur le vaisseau La Foudre, il succomba à une attaque de choléra le 28 avril 1861 à Toulon.
On trouve également une attestation de Congé de réforme pour Ernest de Camiran (le possesseur de notre exemplaire) en date du 24 avril 1882.
Exemplaire offert à Ernest de Majance de Camiran, fils de Sidonie de Las Cases (1829-1859) et donc neveu de l'auteur, par son grand-père ou sa grand-mère.
Lot n° : 292
Estimation : 2200 - 2500 €
LAS CASES (Louis de). Campagne de Crimée, 1853, 1854, 1855 [Sur le plat supérieur : ] Lettres de Crimée de Mr. le Vte de Las Cases, lieutenant de vaisseau. [MANUSCRIT]. Sl, sd (c. 1860).
In-4, titre (détaché), 202 pp., d'une écriture fine, régulière, extrêmement soignée (environ 25 lignes par page), présentant aussi des notes infra-paginales de la même main, des biffures et ajouts au crayon de bois semblent postérieurs à la rédaction, de même que quelques ajouts marginaux à l'encre d'une autre main, demi-chagrin Bradel vert, dos muet orné de filets à froid, encadrements de filets à froid sur les plats de toile chagrinée, titre en lettres dorées au centre du plat supérieur, tranches jaunes (reliure de l'époque). Plat supérieur un peu taché.
Manuscrit inédit, à la fois passionnant sur la participation de la marine aux opérations de la Guerre d'Orient en Crimée, et émouvant par sa composition : tout en effet laisse à penser qu'il forme la mise au propre en continu, par la mère de l'auteur, des lettres envoyées par son fils à sa famille pendant sa campagne. Comme elle survivra encore longtemps à la mort de ce dernier, ainsi que d'ailleurs à celle d'autres de ses enfants, cette mise par écrit revêt un caractère particulier ; et le don fait du livre à un petit-fils en accentue encore le caractère.
L'auteur, Louis de Las Cases (1821-1861), fils d'Adolphe de Las Cases (1782-1880) appartient à une branche de la famille du célèbre mémorialiste, sans que la parenté exacte puisse être déterminée facilement. Entré à l'École navale en 1837, Louis de Las Cases fut nommé lieutenant de vaisseau en 1848. C'est avec ce grade qu'il participa à la Guerre d'Orient sur le Iéna, sur lequel il avait déjà navigué en 1840.
L'ensemble de ces lettres fut à destination de ses proches, ses parents (mais surtout sa mère), et ses frères et sœurs, entre le 10 juin 1853 (Toulon, avant le départ) au 21 juillet 1855 (Hôpital des soeurs de la Charité, à Péra, avant le rapatriement sanitaire en métropole). Elles traitent de la navigation et des opérations militaires mais sont parsemées de nombreux détails familiaux ou intimes.
Le récit commence par le voyage vers les Dardanelles et les débuts de la campagne en Mer Noire, avant la déclaration officielle de guerre. Las Cases décrit ensuite la bataille de Sinope et l’attente diplomatique qui s’ensuit, jusqu’au début des opérations militaires détaillées à partir d’avril 1854. Il relate notamment le débarquement de septembre, la résistance russe à Sébastopol, et son propre service sur les navires Iéna puis Henri-IV. Blessé en février 1855, il termine sa correspondance pendant sa convalescence, interrompue par une grave dysenterie qui entraîne son rapatriement.
Est joint, sous le titre d'Appendice, un bifeuillet volant in-4, narrant les événements survenus après le retour de Louis de Las Cases malade à Toulon : il arriva en août 1855 dans le port, où il fut transféré à l'Hôpital militaire. Au bout de trois semaines, il fut ramené par son frère aîné Gaston à Paris, et il fut conduit dans la propriété familiale du Bordelais avec son frère Henri, jeune Saint-Cyrien agonisant. Ce dernier mourut le 18 octobre 1855.
Louis épousa ensuite en janvier 1856 Amélie de Monbadon. Il perdit la même année 1859 sa soeur Sidonie et son épouse, puis en 1860 son beau-père. Enfin, appelé à faire partie de l'expédition du Mexique, sur le vaisseau La Foudre, il succomba à une attaque de choléra le 28 avril 1861 à Toulon.
On trouve également une attestation de Congé de réforme pour Ernest de Camiran (le possesseur de notre exemplaire) en date du 24 avril 1882.
Exemplaire offert à Ernest de Majance de Camiran, fils de Sidonie de Las Cases (1829-1859) et donc neveu de l'auteur, par son grand-père ou sa grand-mère.